Margaux Valengin
The River
June 22 - July 22, 2023
For The River, Margaux Valengin initiates her expressionistic flourish into the language of literal traffic–the interstitial spaces of highway lanes and median divides. Produced during her time at the Sharpe Walentas Residency in New York, Valengin has trained her attention on the car and specifically, its American associations with desire and freedom. Through a process of digital collaging, the artist forms intimacies and tensions within digital and physical abstraction, a motif that also allows her to negotiate what is shared and what is occluded between nature and the urban sprawl. By pairing her sourced imagery with gesture, Valengin interjects her figural mark to bring body awareness back into the image, as she investigates the sensory experiences of passing through the reflective surfaces of cities, of being stuck in traffic, and of the car crash.
Valengin’s abstraction works through multiple modes. In works like Sol (2023), the large green lattice structure gives the impression of the neo-pop painting-image relationships adopted by Kippenberger, Baldessari, or Kelley. In this case the artist’s abstraction is a confrontation that withholds the image from us, denies Gestalt. However, in works like The Wheel (2023) or Riviere (2023), the marks form veils around the shine and edge of the highway and the carwreck. Through this language, Valengin is able to trace the periphery of the politics inherent to car culture, from the racial politics and authoritarian design of the highway as it was constructed by Robert Moses, to the alienation and atomization the experience of driving produces in relief to public transportation. Valengin’s mark explores a kind of metaphysical excess within each image, defining what is shed from each crumpled car or fast, translucent reflection. In understanding the car’s complicated symbolic relationship to the American dream, Valengin recirculates its desire while yearning for new intimacies of connection and human presence.
Pour l’exposition « The River », Margaux Valengin a greffé sa touche expressionniste au langage de la circulation automobile sous son aspect littéral : ces espaces interstitiels que sont les voies d’autoroute et de leur séparation médiane. Cette série a été réalisée durant sa résidence à Sharpe-Walentas, à New York, au cours de laquelle Valengin a pu étudié avec attention l’univers des voitures leur connotation proprement américaine de désir et de liberté.
Par un processus de collage numérique, l’artiste établit des contacts et des tensions au sein de l’abstraction numérique et physique, une ligne directrice qui lui permet aussi d’aborder les point de jonction, d’accroche entre la nature et l’étendue urbaine et ce qui s’y retrouve entravé. En couplant son geste artistique à cette imagerie, Valengin projette la trace de sa présence physique et réintroduit la conscience corporelle sur la toile, dans son exploration d’expériences sensorielles telles que traverser visuellement les surfaces réfléchissantes qu’offrent les villes, être coincé dans un embouteillage et vivre un accident de voiture.
Le travail de l’abstraction s’exprime chez Valengin sur des modes multiples. Dans l’oeuvre Sol (2023), la grande structure réticulaire de couleur verte rappelle les relations photographie-peinture du néo-pop, telles que les ont adoptées Kippenberger, Baldessari ou Kelley. Dans ce cas, l’abstraction que crée l’artiste est une confrontation qui soustrait l’image à notre regard et empêche la perception de l’unité formelle. Mais dans des œuvres comme The Wheel (2023) ou encore Rivière (2023), les coups de pinceaux forment un voile qui épouse les contours brillants de l’autoroute ou des véhicules accidentés. À travers ce langage, Valengin peut tracer un parcours politique relatif à la culture automobile, depuis la politique raciale et le plan autoritaire des autoroutes tel qu’il a été conçu par Robert Moses, à l’aliénation et l’atomisation produites par l’expérience que constitue la conduite d’un véhicule individuel par rapport aux transports en commun. Le style de Valengin explore une forme d’excès métaphysique qui existe au sein de chaque image, appréhendant ce qui émane de la carrosserie de tout véhicule embouti ou du moindre reflet fugace et translucide. Par cette compréhension de la relation symbolique compliquée que l’automobile entretient avec le rêve américain, Valengin remet en circulation le désir associé à ce thème, tout en aspirant à de nouveaux liens d’intimité, de connexions et de présence humaine.