Jean Nipon
Souvenir d’une Aura
February 24 - April 9, 2022
Jean Nipon (born in 1977, lives and works in Paris) is a French artist who graduated from the Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux in 2000 with a degree in Fine Art. After a career as a famous musician in the international music scene, he dedicated himself exclusively to drawing and earned his first solo exhibition at Galerie PACT.
Influenced by early painting masters such as Piero della Francesca, Nicolas Poussin, Georges de La Tour and even Ingres, Jean Nipon creates portraits of contemporary personalities using extremely rare coloured pencils that he hunts down from across the world. As part of this blending of memories, we find Balthus’ room, Vermeer’s dresser, and Velasquez’s jar in his drawings.
Thousands of years after the invention of drawing, we still have this need to see images of ourselves and the world around us; we can see this in our obsession with producing and sharing viral images in social networks.
This unexplained desire remains unchanged for a single lasting reason: aura. This is what makes the work last, independent of the subject or the style; it is this initial energy which nourishes and illuminates the work. This quest for archaic truth lies at the heart of the artist’s pictorial praxis.
At the outset, it is important to redefine the word “archaism”, which should not be misinterpreted here. It does not allude to a rudimentary, basic technique, or poorly finished art in need of improvement. On the contrary, it conveys the emergence of naked truth, the essence of being, without impurities. The “neo-archaism” in Jean Nipon’s work seeks to unearth the aura, to rediscover it, and convey it clearly on the paper. It is this original pursuit of a long-lasting global ontology, rather than stylistic preferences, which serves as the foundation and soul of Jean Nipon’s work.
This “neo” is not yet another “ism” added naively or pretentiously to the list of trends which have been part of the great history of art. It is more about connecting the echoes of the past with the anticipation of an uncertain future – one that is marked by an exciting decline of the West. This “neo” seeks to return the unchanging and fascinating human character to the limelight – to preserve the identity which defines Man, all while reinterpreting its archetypes. Oscillating between the desire to safeguard and the necessity of progress, the temporal battle taking place in Nipon’s work translates into a unique aesthetic process which is sometimes harsh and strict. In this way, the images produced strive for the necessary asceticism to converse with the ancient masters, and thereby attain a true aura – an eternal spiritual essence.
The choice of coloured pencils, the most thankless and laborious medium with which to evoke painting, does not at all attempt to equal or surpass it. It simply imposes long hours of battle between the artist’s thoughts and hands – a necessary suffering to reach the heart of figuration and fully distil the elements of the final image. This fastidious technique aims to create “sketches” of painting – creating “approximations” of dreamed images, which are like memories of painting. Jean Nipon’s work can therefore be seen as an archaeological study of art, which prioritises the desire to preserve our sense of wonder at the world, to tirelessly describe the first sensations and forms, and to finally find the source of this aura which eternally precedes us all.
“Nature is a haunted house – but Art is a house that tries to be haunted”
Emily Dickinson
Jean Nipon (né en 1977, vit et travaille à Paris) est un artiste français diplômé des Beaux-Arts de Bordeaux en 2000. Après une carrière de musicien l’ayant rendu célèbre sur la scène musicale internationale, il se dédie exclusivement au dessin et bénéficie à la Galerie PACT de sa première exposition personnelle.
Influencé par les maîtres de la peinture ancienne tels que Piero della Francesca, Nicolas Poussin, Georges De La Tour ou encore Ingres, Jean Nipon portraiture des personnages contemporains au moyen de crayons de couleurs rarissimes qu’il chine à travers le monde. Dans ce mélange mémoriel, on devine dans ses dessins une chambre de Balthus, une commode de Vermeer ou une jarre de Velázquez.
Des milliers d’années après l’invention du dessin, il y a toujours ce besoin chez l’Homme de regarder des images de lui-même et du monde qui l’entoure -en atteste la folie virale des images construites et diffusées sur les réseaux sociaux.
Ce désir inexpliqué demeure inchangé pour une seule raison qui perdure : l’aura. C’est elle qui fait durer une œuvre, indépendamment du sujet et du style, c’est cette énergie première qui nourrit et éclaire l’œuvre. Cette quête d’une vérité archaïque est au cœur de la pratique picturale de l’artiste.
Il faut redéfinir d’emblée le mot « archaïsme » qui ici ne doit pas être mal interprété. Il n’évoque pas une technique rudimentaire, basique, ni un art mal dégrossi et perfectible, mais au contraire, l’émergence de la vérité nue, l’essence de l’être découvert sans impuretés. Ce « néo archaïsme » à l’œuvre chez Jean Nipon veut essayer de déterrer l’aura, la retrouver et la présenter sans détour sur le papier. C’est cette recherche première, l’essence fondatrice non basée sur les préférences stylistiques, mais sur une ontologie globale perdurant jusqu’à nous, qui anime le travail de Jean Nipon.
Ce « néo » n’est pas un énième « -isme » ajouté naïvement ou avec prétention à la liste des courants qui ont participé de la grande histoire de l’art. Il s’agit davantage d’une jonction entre les échos du passé et les anticipations d’un futur incertain, marqué par un excitant déclin de l’Occident. Ce « néo » cherche à remettre le caractère immuable et fascinant de l’humain au centre de l’attention, à préserver l’identité de ce qui fait l’Homme tout en réinterprétant ses archétypes. Oscillant entre désir de sauvegarde et nécessité de progrès, cette lutte temporelle à l’œuvre dans les travaux de Nipon se traduit par un traitement esthétique particulier parfois rêche et strict. Les images conçues tentent ainsi d’obtenir l’ascèse nécessaire pour converser avec les maîtres anciens et enfin viser l’aura véritable, l’essence spirituelle dans son éternité.
Le choix du crayon de couleur, médium le plus ingrat et laborieux pour évoquer la peinture, ne tente en rien de l’égaler ou de la surpasser. Il impose simplement de longues heures de bataille entre la pensée et la main de l’artiste, une souffrance nécessaire pour arriver au suc figuratif : distiller au maximum les éléments de l’image achevée. Cette technique fastidieuse vise à créer des « croquis » de peinture, des « à peu près » d’images rêvées, des dessins comme souvenirs de la peinture. Le travail de Jean Nipon pourrait dès-lors être perçu comme une étude archéologique de l’art, qui mettrait en avant une volonté de conserver l’émerveillement au monde, de décrire inlassablement sensations et formes premières, pour enfin trouver les sources de cette Aura qui nous précède éternellement.
« Nature is a Haunted House – but Art a House that tries to be haunted”
Emily Dickinson