Sarah Meyohas

Millionfold

January 11 - February 22, 2025

Over the past year, Meyohas has been developing a pastel plotter—an inherently contradictory combination of messy, nostalgic pastels and the machine precision of plotters. This setup allows for the creation of pastel drawings with up to 1 million vectors and an equal distribution of up to 130 colors, achieving a degree of visual complexity never before achieved with this tool in its roughly 70-year existence, and ensuring that each hue’s tonality is mathematically balanced.

Her primary interest in working with plotters is their historical reliance on « low entropy » mediums, such as pens, which align with the precise nature of a drawing machine (as seen in commercial pen plotters like AxiDraw). These implements don’t require blending, making them perfect for straightforward, predictable mark-making.

In contrast, pastels and paints are « high entropy » mediums, demanding intricate blending, nuanced mark-making, and transparency. They are inherently unpredictable, reacting dynamically with other media and the drawing surface. Meyohas has been developing a machine capable of managing this unpredictability.

In this case, thus far the key elements are pastels—among the oldest, most classical drawing implements in art history—and computer plotters—machines only invented as recently as the 1950s to automate the act of drawing. Beyond their obvious differences in age, the two tools also diverge on other levels. Pastels are associated with messiness, sentimentality, and nostalgia; plotters are associated with precision, emotionlessness, and modernity.

One conjures mental images of the Old Masters or the Impressionists capturing nature at its most transcendent; the other conjures mental images of bespectacled men in lab coats debugging code.

The complexity of the process and the resulting images lead to a particular phenomenological experience for the viewer. Up close, each drawing looks like nothing more than a squall of colorful visual noise. But back up, and the noise resolves into a nearly photo-quality representational image. No human would be able to execute a pastel drawing in this way, no matter how skilled or obsessive they might be, just as no machine (yet) would be able to generate an underlying composition with the humanity or care of a human-captured photograph.

Au cours de l’année écoulée, Meyohas a développé un traceur pastel, une combinaison intrinsèquement contradictoire de pastels désordonnés et nostalgiques et de la précision mécanique des traceurs. Ce dispositif permet de créer des dessins au pastel comportant jusqu’à 1 million de vecteurs et une répartition égale de jusqu’à 130 couleurs, atteignant un degré de complexité visuelle jamais réalisé avec cet outil dans ses 70 ans d’existence approximative, tout en garantissant que la tonalité de chaque teinte soit mathématiquement équilibrée.

Son principal intérêt pour le travail avec les traceurs réside dans leur dépendance historique à des médiums à « basse entropie », tels que les stylos, qui s’alignent avec la nature précise d’une machine à dessiner (comme les traceurs commerciaux tels que l’AxiDraw). Ces outils ne nécessitent pas de mélange, ce qui les rend parfaits pour une création de marques simple et prévisible. En revanche, les pastels et les peintures sont des médiums à « haute entropie », exigeant des mélanges complexes, des marques nuancées et de la transparence. Ils sont intrinsèquement imprévisibles, réagissant dynamiquement avec d’autres médias et la surface du dessin. Meyohas a développé une machine capable de gérer cette imprévisibilité.

Dans ce cas, les éléments clés jusqu’à présent sont les pastels — parmi les outils de dessin les plus anciens et les plus classiques de l’histoire de l’art — et les traceurs informatiques — des machines inventées seulement dans les années 1950 pour automatiser l’acte de dessiner. Au-delà de leurs différences évidentes d’âge, les deux outils divergent également sur d’autres niveaux. Les pastels sont associés au désordre, à la sentimentalité et à la nostalgie ; les traceurs sont associés à la précision, à l’absence d’émotion et à la modernité. L’un évoque des images mentales des grands maîtres ou des impressionnistes capturant la nature dans sa forme la plus transcendante ; l’autre évoque des images mentales d’hommes portant des lunettes et des blouses de laboratoire déboguant du code.

La complexité du processus et des images résultantes conduit à une expérience phénoménologique particulière pour le spectateur. De près, chaque dessin ressemble à rien de plus qu’une bourrasque de bruit visuel coloré. Mais en s’éloignant, le bruit se transforme en une image représentative presque de qualité photographique. Aucun humain ne serait capable d’exécuter un dessin au pastel de cette manière, peu importe ses compétences ou son obsession, tout comme aucune machine (pour l’instant) ne serait capable de générer une composition sous-jacente avec l’humanité ou le soin d’une photographie prise par un humain.