Lise Stoufflet

Le Ciel S’Inquiète

June 5 - July 12, 2025


It was the gazes that first caught my attention in Lise Stoufflet’s recent paintings.
Or rather, their absence. Here, faces are concealed by a lock of hair, blinded by car headlights, or trapped in a viscous black liquid. All seem obstructed, incapable of seeing what lies before them. And when eyes do finally appear, it seems they have been stripped of their ability to see. They are hidden in the palm of a hand, stuck in a pillowcase, or diluted in a glass. Lise Stoufflet offers us no answers either. Instead, she confines us within a very short perspective. She lets us drift through enclosed spaces where night has already fallen. We try to make sense of things. We navigate between natural elements that loom threateningly. We find scant comfort in a colour palette that softens the atmosphere only occasionally. Without ever referencing current events directly, Lise Stoufflet captures the portrait of our anxieties. She plunges us into a prolonged insomnia and brings to light the dissonance that marks our present. Forced to go on with our daily lives while the storm rages outside — haven’t we grown used to catastrophe and its weight? Do we not prefer to remain blind?
Sometimes, only the sky seems troubled.

Camille Bardin — April 2025

Ce sont les regards qui m’ont d’abord interpellée dans les récentes peintures de Lise Stoufflet. Ou plutôt leur absence. Ici, les visages sont bridés par une mèche de cheveux, éblouis par les phares d’une voiture ou englués dans un liquide noir et visqueux. Tous semblent empêchés, incapables de voir ce qui se tient devant eux. Et lorsqu’enfin apparaissent des yeux, il semblerait qu’on leur a ôté la faculté de voir. Ils sont reclus dans la paume d’une main, coincés dans la taie d’un oreiller ou dilués dans un verre. Pour nous non plus, Lise Stoufflet n’ébauche aucune réponse. L’artiste préfère nous contraindre dans une perspective très courte. Elle nous laisse dériver dans des espaces clos où déjà la nuit est tombée. Alors, on tente de comprendre. On navigue entre les éléments naturels qui menacent. À peine pouvons-nous être rassuré·es par une palette de couleurs qui adoucit ponctuellement l’atmosphère. Sans jamais citer l’actualité, Lise Stoufflet dresse le portrait de nos inquiétudes. Elle nous plonge dans une longue insomnie et porte au jour la dissonance qui aujourd’hui nous frappe. Tenu·es de poursuivre notre quotidien alors que dehors, l’orage gronde ; ne nous sommes-nous pas habitué·es aux catastrophes et à la pesanteur ? Ne préférons-nous pas rester aveugles ? Parfois, seul le ciel semble inquiet.

Camille Bardin — avril 2025