Dorian Gaudin
Second Offense
September 08 - October 15, 2016
PACT is proud to announce “Second offense”, the first exhibition in Europe of the French-American artist Dorian Gaudin. The exhibition will be on view from September 8th to October 15th at 70 rue des Gravilliers, Paris, France. As it is pact gallery’s identity and singularity to link artists to their inspirations in the Art History, Gaudin’s work will be highlighted by a piece from Gianni Motti: Revendication, Terremoto, Rhône-Alpes, 1994 (lent by Perrotin).
The exhibition title, “Second Offense” is a nod to the violent movement the artist’s installation will trigger into the gallery space, twenty years after Gianni Motti’s revendication of an earthquake. It also alludes to the second personal exhibition this show will be for the artist, as well as it refers to the sociological tensions that currently shake the United States, where Gaudin lives and works.
« The end is in the beginning and yet you go on. »
Samuel Beckett, Endgame, 1957
Dorian Gaudin’s installation could be qualified as an absurd theatre staging in a car tuning era: the ingenious interpretation of a repetitive dialogue, interrupted by silences, between two paraplegic blind men with limited movements (for instance). To which one should add telescopic cylinders.
The gallery space is transformed into an adjacent stage where the visitor becomes the audience, put at a distance (and in danger) by the controlled and yet brutal movement of this anthropomorphic mechanic. The artist builds a black and slick surface combining the minimalist elegance of the 1970s and the meta-mechanic humour of the first kinetic art experimentations.
In short, a mix of John McCracken and Murphy’s law, as everything that goes up, in Gaudin’s work, must go down. His mobile sculpture of a seeming simplicity is moved by a system as complex as its effect is deceptive: the surface stands vertically, proud, and attempts to find its balance; it looks for its function, before crashing heavily on the floor. It gasps and exhales a sigh before giving up the effort. A kind of single machine struggling to maintain desire, a Sisyphean object bearing its own end and playing its own fall in a loop.
For his first solo show in a Parisian gallery, Dorian Gaudin chose to make his installation converse with a piece by Gianni Motti: Revendication, Terremoto, Rhône-Alpes, 1994. Contrary to Gaudin, who develops an intricate engineering serving a limited effect, Motti plays on an economy of means by offering three documents suggesting that he is responsible for an earthquake. One’s action fills the other’s inaction. And vice versa. Underneath it all, both artists stage the void by playing with (physical and media) scales and on the rather ridiculous grandiloquence of a system functioning in a vacuum.
Myriam Ben Salah
PACT est heureux de présenter la première exposition personnelle en Europe de l’artiste franco-américain Dorian Gaudin, du 8 septembre au 15 octobre prochain. L’exposition mettra en relation le travail de Gaudin avec celui de Gianni Motti, dont une pièce sera prêtée par la galerie Perrotin.
Le titre de l’exposition, « Second offense » (i.e « Récidive » en français) est un clin d’oeil à la violence du mouvement de l’installation de Dorian Gaudin, vingt ans après le tremblement de terre revendiqué par Gianni Motti en Rhône Alpes. Allusion à la seconde exposition personnelle de l’artiste, ce terme trouve par ailleurs écho dans les tensions socio-politiques qui secouent actuellement les Etats-Unis -lieu de résidence de Gaudin.
« La fin est dans le commencement et cependant on continue »
Samuel Beckett, Fin de Partie, 1957, Ed. de Minuit
« Second offense » de Dorian Gaudin pourrait être une mise en scène du théâtre de l’absurde à l’ère du tuning: l’interprétation ingénieuse d’un dialogue répétitif et percé de silences entre deux aveugles paraplégiques aux mouvements limités (par exemple). Les vérins télescopiques en plus.
L’espace de la galerie est transformé en scène contiguë où le visiteur devient spectateur, mis à distance (et en danger) par le mouvement contrôlé mais brutal de cette mécanique anthropomorphe. L’artiste érige une surface noire et lisse qui combine l’élégance minimaliste des années 70 à l’humour méta-mécanique des premières expérimentations d’art cinétique. John McCracken et la loi de Murphy en somme, puisque tout ce qui monte, chez Gaudin, doit forcément redescendre.
Sa sculpture mobile à l’apparente simplicité est mue par un système aussi complexe que son effet est déceptif : la surface se dresse à la verticale, fière, elle tente l’équilibre, cherche sa fonction, avant de s’écraser lourdement au sol. Elle souffle, exhale un soupir, abandonne l’effort. Sorte de machine célibataire qui peine à maintenir le désir, d’objet sisyphéen qui porte en lui sa propre fin et rejoue en boucle sa faillite.
Pour sa première exposition personnelle dans une galerie parisienne, Dorian Gaudin a choisi de faire dialoguer son installation avec une pièce de Gianni Motti, Revendication, Terremoto, Rhône-Alpes, 1994. À l’inverse de Gaudin, qui développe une ingénierie intriquée au service d’un effet limité, Motti joue l’économie de moyens en proposant trois documents qui laissent entendre qu’il est responsable d’un tremblement de terre. L’action de l’un comble le manque de l’autre. Et vice versa. Dans le fond, les deux artistes théâtralisent le néant en jouant sur les échelles (physiques et médiatiques) et sur la grandiloquence, un peu ridicule, d’un système qui fonctionne en vase clos.
Myriam Ben Salah